Les vendredi 22 et samedi 23 novembre derniers, l’URPS MK Occitanie avait l’honneur et le plaisir d’accueillir, à Montpellier, le congrès INTER-URPS des masseurs-kinésithérapeutes de France. Au sommaire de ces deux jours : un programme de qualité alliant convivialité et réflexion de fond, en présence d’acteurs de terrain et d’experts sur les sujets qui animent la profession. Retour sur 48h mémorables.
Quoi de plus symbolique pour illustrer notre volonté de prise de hauteur et cette nécessité de fixer un cap, que de donner rendez-vous à la profession au sommet du phare de Palavas-les-Flots ? Ce lieu, configuré pour l’accueil de congrès et séminaires professionnels, aura servi d’attache à la soixantaine de professionnels rassemblés, les 22 et 23 novembre derniers, à l’appel de notre URPS. « Ce congrès, rappelons-le, représente une occasion unique de se rassembler pour échanger, rendre compte de nos travaux respectifs et, comme c’est par exemple le cas avec le sujet de l’écologie, de mutualiser les énergies et les moyens au service de nos exercices », indiquait en préambule Patrick Saut, président de l’URPS MK Occitanie, organisateur avec ses équipes, de l’édition 2024.
Avec une vision prospective assumée, la manifestation aura démarré fort, très fort même, avec une intervention de Joy Raynaud, consultante spécialiste de l’accès aux soins et des inégalités territoriales de santé, docteure en géographie et aménagement du territoire. Auteure d’un rapport consécutif à la grande enquête de zonage réalisée par l’URPS MK Occitanie l’an dernier, ses observations auront permis de guider nos réflexions et d’arbitrer nos choix lors des négociations avec les instances en place, au premier rang desquels l’Agence Régionale de Santé Occitanie (ARS).
Deux heures passionnantes où les échanges avec la salle auront permis d’alimenter le débat. En filigrane, une question ; quelles priorités pour l’accès aux soins de demain ? Synthèse à découvrir dans KINEVOX 002, notre magazine d’information.
« Que dire de la perte de chance des populations âgées, alors que les soins à domicile vont decrescendo et que les populations vieillissantes expriment claire- ment leur volonté de repousser le plus tardivement possible l’éventualité d’une installation en EHPAD », interroge pour sa part notre confrère Sébastien Tessuto.
Qualifié par Michel Dardé, premier vice-président de France Assos Santé Occitanie, « d’avancée intéressante » au sein d’un parcours de soin, l’accès direct aura aussi donné lieu à des prises de paroles très intéressantes de la part de plusieurs des interlocuteurs présents lors de la journée, parmi lesquels les trois présidents nationaux de nos syndicats professionnels, Sébastien Guérard (FFMKR), Guillaume Rall (SNMKR), François Randazzo (Alizé).
« L’Accès direct pour tout, opportunité ou dépense ? », interroge la salle. « Ce n’est pas le sujet. Oui à l’accès direct sur les nombreux sujets qui le justifient, comme par exemple l’entorse », répondra Noémie Bonnet-Aldigier, Directrice santé de l’Assurance maladie de l’Hérault, évoquant une « forme de logique » et une économie précieuse, notamment par la réduction de nombre de passages chez les médecins traitants. Les propos de Pascal Durand, Directeur du 1er recours pour l’ARS Occitanie, auront aussi été très appréciés. « Ouvrons nos chakras au maximum, un mur démographique nous attend dès 2028-2030, les populations vieillissent, tout autant que les professionnels de santé́. Il est important d’ouvrir le jeu au maximum et sans tarder », a-t-il dit.
Des projets d’impact majeur
Plusieurs autres sujets auront été abordés lors des conférences de l’après-midi et du lendemain :
Écologie des cabinets de kinésithérapie. « Nous refusons une vision punitive et inefficace de l’écologie », aura rappelé en préambule Patrick Saut, saluant la « mutualisation des moyens et des énergies sur ce dossier », au moment de passer le micro à Coralie Capdevilla, référente de la commission santé et environnement. Elle, aura présenté Kinéco2, un ambitieux outil, d’envergure nationale, qui vise par le calcul de nos bilans carbone, à nous orienter vers de meilleures pratiques, à plus de sobriété dans nos exercices. « Prenons l’exemple d’une chirurgie du genou et interrogeons-nous sur le bilan d’un parcours complet mobilisant moults intervenants. Est-ce que des séances de kinésithérapie conservatrice ne font-elles pas un aussi bon job de façon moins impactante pour l’environnement ? », questionnera Roman Ledoux, directeur de la société MyCO2, mobilisée pour ce projet. Nos travaux en la matière sont à retrouver, ici aussi, sur notre site internet.
Les autres sujets abordés
D’impact (et d’efficacité) il aura aussi été question le lendemain lors des prises de parole de nos confrères d’Ile-de-France ou de nos homologues d’Aquitaine. Les premiers auront pu présenter le Répertoire Opérationnel de Ressources (ROR), cet outil numérique « gratuit et sécurisé » (comme le rappellera Yvan Tourjansky, président URPS MK IDF) qui permet de renseigner son profil soignant (spécialités…) et d’informer la communauté kinésithérapeute. Caroline Vicaigne, présidente URPS MK Aquitaine aura pu proposer un bel éclairage sur les outils numériques en santé. Conclusion conjointe de notre URPS (Xavier Font) avec Mathias le Goaziou (président URPS MK Auvergne Rhône-Alpes) avec la présentation de l’expérimentation « dépistage du mélanome cutané », conduite en Occitanie en 2025, et dont vous saurez tout en lisant notre article dans KINEVOX 002.
Et puis, n’oublions pas la convivialité ! Essentielle pour tisser des liens durables entre chaque URPS, et bénéfique pour accroitre une logique collaborative utile non seulement à la profession, mais aussi et surtout aux principaux intéressés par tous nos travaux. Les Françaises et les Français qui, sans exception, transitent au moins une fois dans leur vie (voire très régulièrement) par le cabinet d’un masseur-kinésithérapeute. C’est parce que nous leur devons le meilleur que notre degré d’exigence envers nous-même est aussi élevé. Aussi, merci aux nombreux présidents et représentants d’URPS MK de France et des DOM TOM d’avoir fait le déplacement. Une preuve, s’il en fallait, de l’intérêt général de nos travaux. On se donne de toute façon rendez-vous tout au long de l’année 2025 pour continuer d’écrire la suite ensemble.
