Union Régionale des Professionnels de Santé pour les Masseurs Kinésithérapeutes d’Occitanie

Les douleurs du bassin lors de la grossesse

CATÉGORIE

Comprendre, diagnostiquer et soulager grâce à la kinésithérapie

Les douleurs du bassin pendant la grossesse sont fréquentes, parfois invalidantes, mais elles ne doivent pas être considérées comme une fatalité. Près de 20 % des femmes enceintes en souffrent, et ce chiffre peut atteindre 63 % au troisième trimestre. Ces douleurs, souvent appelées syndrome de Lacomme ou pelvic girdle pain, peuvent fortement impacter le quotidien… mais une prise en charge adaptée permet de les soulager efficacement.

Qu’est-ce qu’une douleur de bassin ?

Les douleurs de bassin correspondent à une douleur située :

  • entre la crête iliaque et le pli fessier,
  • autour des articulations sacro-iliaques,
  • au niveau de la symphyse pubienne,
  • parfois avec une irradiation dans les cuisses.

Elles apparaissent principalement lors :

  • de la marche,
  • de la station debout ou assise,
  • des changements de position (se tourner dans le lit, se lever).

Pourquoi cela fait-il mal ?

1. Les hormones de la grossesse :

La grossesse entraîne une augmentation de l’hormone relaxine, qui assouplit les ligaments pour préparer l’accouchement.
Les articulations du bassin deviennent alors plus mobiles, ce qui peut provoquer des douleurs lorsque les muscles ne compensent pas assez.

2. Les modifications biomécaniques :

Le centre de gravité avance, la posture change, les muscles doivent s’adapter.
Un déséquilibre musculaire ou un excès de mobilité articulaire peuvent alors déclencher des douleurs.

Quand surviennent ces douleurs ?

Les douleurs apparaissent le plus souvent dans la deuxième partie de grossesse, avec un pic entre 6 et 9 mois.

Comment diagnostiquer une douleur de bassin ?

Votre kinésithérapeute réalise :

Un interrogatoire ciblé

Pour comprendre quels mouvements aggravent la douleur :
– marcher,
– rester debout,
– rester assise,
– se retourner dans le lit,
– se lever du lit,
– activité sexuelle.

Des tests spécifiques

Pour confirmer qu’il s’agit bien d’une douleur pelvienne et non lombaire. Au moins 2 tests positifs permettent d’affirmer le diagnostic :

  • Test P4 (sacro-iliaque)
  • Test de Patrick / FABER (sacro-iliaque)
  • Trendelenburg modifié (symphysis pubienne)
  • MAT Test (symphysis pubienne)
  • Active Straight Leg Raise – ASLR (fonction pelvienne)

Que faire pour soulager les douleurs ?

1. La ceinture de maintien pelvienne

Le port d’une ceinture pelvienne peut :

  • stabiliser le bassin,
  • réduire les mouvements douloureux,
  • améliorer la marche,
  • diminuer les douleurs aiguës.

Elle peut être placée haute ou basse selon la douleur. Elle doit être portée dès l’apparition des symptômes.

2. Comprendre l’anatomie du bassin

Le bassin est composé de :

  • 2 articulations sacro-iliaques (à l’arrière)
  • 1 symphyse pubienne (à l’avant)

Sous l’effet des hormones :

  • les sacro-iliaques bougent davantage en antériorisation / postériorisation
  • la symphyse pubienne subit un mouvement vertical (cisaillement)

Ces micro-mouvements peuvent être à l’origine de douleurs vives, parfois fulgurantes.

3. Les exercices de renforcement

Les exercices permettent de :

  • stabiliser le bassin,
  • réduire les exacerbations douloureuses,
  • améliorer les capacités fonctionnelles,
  • retrouver une meilleure mobilité.

Les zones à travailler :

  • fessiers
  • adducteurs
  • stabilisateurs du tronc
  • contrôle lombo-pelvien

Vidéos d’exercices

Retrouvez sur notre chaine Youtube, les exercices en vidéos :

Exercice 1 – Mise en place de la ceinture de maintien pelvienne

Exercice 2 – Travail respiratoire couché

Exercice 3 – Ponté sans ballon

Exercice 4 – Renforcement ponté avec ballon

Exercice 5 – Renforcement des adducteurs avec ballon proche du pubis

Exercice 6 – Renforcement des adducteurs avec ballon au niveau des genoux

Exercice 7 – Travail de stabilisation globale debout

Comment évoluent ces douleurs ?

Bonne nouvelle : ces douleurs n’entraînent aucune complication pour la grossesse. Dans 93 % des cas, elles disparaissent dans les 3 mois après l’accouchement. Cependant, 30 % des femmes peuvent conserver une gêne persistante 1 an après, ce qui justifie un suivi kinésithérapique adapté.

Documents à télécharger

Parlez-en à votre kinésithérapeute !

Votre kiné peut vous aider à :

  • Comprendre votre douleur
  • Réaliser un bilan précis
  • Adapter les exercices
  • Soulager efficacement votre quotidien
  • Vous accompagner jusqu’à l’accouchement

Besoin d’un accompagnement ?

N’hésitez pas à prendre contact avec votre kinésithérapeute pour un bilan personnalisé.